C’est officiel, Microsoft a devancé Amazon et devient le n°1 mondial du cloud en 2017. L’Usine Nouvelle a décrypté ce phénomène.

Une ouverture à d’autres technologies

Microsoft réalise un chiffre d’affaires de 18,6 milliards d’euros contre 17,4 milliards de dollars pour Amazon Web Services. En 2016, les deux géants du cloud se talonnaient avec un chiffre d’affaires respectif de 12,2 milliards de dollars.
Olivier Rafal, analyste et consultant au cabinet français Pierre Audoin Consultants (PAC), explique :
« C’est le fruit d’une stratégie volontariste et forte de transformation qui a débuté sous le règne de Steve Ballmer et que Satya Nadella a amplifiée avec une grande nouveauté : l’ouverture à d’autres technologies que Windows et à des briques issues de l’extérieur. »

Concrètement, Microsoft propose les services des deux grands segments du cloud :

logiciels à la demande (SaaS pour Software as a service) via la solution bureautique Office 365 et la solution de gestion Dynamics 365 (13,4 milliards de dollars en 2017)
l’infrastructure à la demande (laas pour Infrastructure as a service et PaaS pour Platform as a service) via la plateforme Azure (5,2 milliards de dollars en 2017)

Office, l’atout de Microsoft

Avec Office, Microsoft « équipe presque toutes les entreprises dans le monde, avec 1,2 milliard d’utilisateurs selon le site Web de Microsoft » explique Olivier Rafal.  Ce, sans véritable concurrent.
Concernant les progiciels de gestion, la concurrence est plus rude avec SAP, Oracle ou même Sage. Mais Microsoft a su tirer son épingle du jeu en décomposant Dynamics 365 pour que les clients puissent opter pour le module qui les intéressent.
Dans le domaine de l’infrastructure, Microsoft s’est imposé en seulement 3 ans alors qu’il ne s’agit pas là de son cœur de métier avec 13 % du marché au 4ème trimestre 2017 contre 33 % pour Amazon cloud et 7,5 % pour IBM.

Les activités traditionnelles cannibalisées

La priorisation donnée sur le cloud par Microsoft a eu un impact négatif sur ses activités traditionnelles. Alors que les ventes SaaS ont augmenté de 37 % sur le dernier exercice, les ventes de logiciels avec licences classiques ont chuté de 10 %. La marge d’exploitation a elle aussi baissé (de 38 à 28 % en 2015 puis à 30 % en 2017).
Un phénomène qui risque de s’accentuer car selon Olivier Rafal, les ventes Saas devraient dépasser les ventes de logiciels en licence au cours de l’exercice fiscal 2018.